
Coupes historiques au collégial : la colère gronde au cégep de Jonquière
Jonquière, le 30 mai 2025 – Le Syndicat du personnel enseignant du cégep de Jonquière joint sa voix à celles du Syndicat des employés de soutien du cégep de Jonquière et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec pour exprimer son indignation, sa colère et son inquiétude à la suite de l’annonce de compressions de 151 millions de dollars supplémentaires imposées aux collèges par la CAQ pour l’année 2025-2026. Ces nouvelles coupes s’ajoutent à la pression insoutenable déjà exercée sur le réseau collégial par le gel d’embauche décrété par le gouvernement au milieu de l’automne 2024, qui est d’ailleurs toujours en vigueur, par la restriction du niveau d’investissement autorisé dans les collèges et par l’imposition d’un plafond aux heures rémunérées aux employé·es syndiqué·es.
En réponse au « démantèlement tranquille » du réseau de l’enseignement supérieur et aux mesures d’austérité imposées par la CAQ, dont les effets négatifs sur la réussite des étudiant·es seront ressentis à court, moyen et long terme, les membres des trois syndicats du cégep de Jonquière agissent solidairement, avec force et conviction, et organisent une marche dans les rues de Jonquière pour y faire entendre leur voix.
Un réseau attaqué, une ministre sans aucune utilité
« Gel d’embauche, plafonnement des heures travaillées, imposition rétroactive d’une limite au niveau d’investissement autorisé, même une fois les dépenses déjà engagées, compressions budgétaires pour l’an prochain, réduction des enveloppes régionales de la formation continue, remise en question de l’importance accordée à la recherche au collégial, nombreux postes abolis, et j’en passe, ne sont que quelques exemples de ce qu’est la formule caquiste appliquée au réseau collégial », explique Nathalie Grenier, déléguée syndicale pour le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec.
« Ce sont autant de mesures qui retardent d’importants travaux de réfection visant à maintenir ou remettre les bâtiments en bon état, qui privent la bibliothèque de nouveaux ouvrages et qui empêchent l’achat d’équipement de laboratoire et de matériel pédagogique essentiels à une formation technique et scientifique de pointe. Le silence de la ministre Déry confirme son manque de considération non seulement pour le personnel syndiqué des collèges, mais aussi pour l’éducation des citoyennes et citoyens de demain », déplore Fabienne Simard, représentante du Syndicat des employés de soutien du cégep de Jonquière.
« La ministre Déry échoue lamentablement à protéger le réseau collégial des assauts répétés de la CAQ, que ce soit en matière de financement ou de liberté académique. Elle n’est plus que le perroquet de son parti en laissant le rouleau compresseur de l’austérité s’attaquer de plein fouet au réseau collégial et, comble de l’insulte, en se permettant d’intervenir pour exiger des changements au contenu des cours de certain·es enseignant·es, affichant ainsi son mépris le plus total envers la liberté académique pourtant garantie par notre convention collective. Cette ministre est tout simplement indigne de ses fonctions », tranche Sylvain Jomphe, président du Syndicat du personnel enseignant du cégep de Jonquière.
La facture de l’incompétence caquiste en matière de gestion des finances publiques est refilée à toute la communauté collégiale, particulièrement aux étudiant·es, qui voient les services fondre dans les collèges du réseau public, ainsi qu’aux employé·es syndiqué·es, qui devront à nouveau faire face à des abolitions de postes entraînant une surcharge de travail. De plus, les membres des trois syndicats refusent de porter l’odieux des mesures d’austérité caquistes et du « démantèlement tranquille » du réseau de l’enseignement supérieur alors que le gouvernement Legault semble prompt à jeter le blâme sur les conventions collectives fraîchement négociées.
« On mesure mieux maintenant l’absurdité des chèques cadeaux et des baisses d’impôt des dernières années, du gouffre financier qu’a été Northvolt ou des millions déjà engloutis dans le troisième lien par ce gouvernement qui fait preuve d’électoralisme crasse. C’est autant d’argent en moins pour les vraies missions de l’État, comme l’enseignement supérieur, l’éducation et la santé », termine monsieur Jomphe.